mercredi 31 octobre 2007

Marions-les ! (Paris)


La politique française raffole des alliances contre-nature. Au cours de la IVe République, de René Coty à Vincent Auriol, en passant par Pierre Mendès-France, les personnalités les plus en vue, quel que soit leur bord, multiplièrent les compromissions dans leur quête de pouvoir. D'où une instabilité permanente, nécessitant une révision constitutionnelle en 1958 et la naissance de la Ve République.
Pourtant, ces alliances incertaines se sont poursuivies. Tout le monde garde en mémoire le pacte entre François Mitterrand et Jacques Chirac en 1981 pour favoriser l'élection du premier au détriment de Valéry Giscard d'Estaing, puis celle entre Giscard et Mitterrand en 1988 pour faire trébucher Chirac. Des rapprochements récemment confirmés par Edith Cresson (ex-Premier ministre de Mitterrand en 1991) dans son livre de mémoires.
L'attrait du pouvoir agi comme un révélateur et les politiques du même camp se flinguent allègrement pour faire avancer leurs propres intérêts.
Vingt ans plus tard, rien n'a changé.
Le Président de la République Nicolas Sarkozy fait ainsi entrer des Socialistes au gouvernement pour éviter d'avoir à s'appuyer sur l'aile "chiraquienne" de l'UMP, tandis que l'affaire Clearstream révèle au grand jour les méthodes qu'aurait utilisé le tandem Chirac-Villepin pour nuire à Sarkozy.
A gauche, ce n'est pas beau non plus. L'ancienne candidate à la Présidentielle, Ségolène Royal, se fait détruire à la première occasion venue par Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn (les deux candidats à l'investiture PS), tandis que Claude Allègre et Lionel Jospin tirent à boulets rouges sur la "Dame en Blanc" (laquelle est aujourd'hui plus seule que jamais au sein du PS). Une guerre résultant de la volonté de la présidente de la région Poitou-Charentes de mener sa propre voie, celle d'une "femme libre" lors de la campagne face aux Français.
Objets de toutes les attaques, Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal payent cher leur indépendance d'esprit face à leurs "amis". Et pour ne rien arranger, ces deux-là, dont la vie privée est étalée sur la place publique (avec leur consentement), sont aujourd'hui les deux plus grands cocus de la République !
En 2005 les déboires conjugaux de l'actuel président avaient amusé toute la France, lorsque sa femme Cécilia était allée jouer les filles de petite vertu avec un homme d'affaires. L'histoire vait duré tout un été et largement alimenté les pages "people" des magazines.
Mais l'infidèle était revenue au dernier moment (la queue entre les jambes diraient certains) pour soutenir son mari lors de la campagne présidentielle victorieuse... de prendre ses valises et de demander le divorce six mois après l'élection.
Ségolène Royal, de son côté, a dû composer avec les infidélités de son rondouillard de concubin, François Hollande. Si les deux ont aussi préservé les apparences durant la campagne (la candidate évoquant même un possible mariage à Tahiti !), le couple a volé en éclats au lendemain du deuxième tour.
Les deux ex-candidats sont désormais cocus et célibataires. Quelle solution pour redonner de l'allant à la République ?
Une seule : marions-les !
Sarkozy et Royal pourraient devenir nos Clinton (Etats Unis) ou nos Kirchner (Argentine) à nous
Après tout, cette union semblable au mariage de la "carpe et du lapin", ne serait pas la première alliance contre-nature au sein de la politique française..!

17 commentaires:

Chronik a dit…

Bienvenue, bienvenue...

Chronik a dit…

Ah, souvenir de la deuxième visite en Guyane du candidat Sarkozy, cette-fois accompagnée de sa "chère et tendre", pour une vaste opération de réconciliation médiatique sur le fleuve. Avec, point d'orgue diplomatique étourdissant, Cécilia assise à côté de Nicolas dans la pirogue, tandis que son homologue ministériel surinamien était relégué sur le siège de devant, ainsi obligé de se retourner dans un périlleux exercice de contorsion pour pouvoir s'entretenir avec le prétendant à la couronne républicaine. Quelle aventure...

Anonyme a dit…

Pas bête ça.
Mais Sarko s'est déjà marié deux fois et Ségo préfère les gros mous.

Chronik a dit…

Je me suis permis l'ajout d'un cliché de mon cru, tiré du dernier carnaval.
Et encore un anonyme. Il y a décidément des grands timides...

Bourbon a dit…

Pas de problème. Elle est super cette photo. J'en ai une de Royal avec Michel Françaix, mais ça ne collait pas... ni celle de Sarkozy avec Caroline Cayeux...

Anonyme a dit…
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Chronik a dit…

Oui, désormais je dégage les anonymes, parce que ça m'agace. Pas si dur de signer, si?!!

La Goutte a dit…

Quelqu'un a-t-il des nouvelles de Sébas? Y a pas à dire, son silence commence à m'inquiéter...

La Goutte a dit…

Sinon, je mettrais ma main au feu que Bourbon travaille dans un canard local isorien, selon la nouvelle dénomination. Au fait les journaleux, il y avait un mouvement de grève de votre corporation hier? Vous nous rejoignez dans l'immense grève qui ne va pas tarder à paralyser la France, les Dom et les Tom? Je me disais d'autre part, toujours à ce sujet, que soutenir les Echos ça me ferait quand même un peu mal au cul...

Chronik a dit…

Allez mon grand, un beau geste! C'est quand même rigolo pour des journalistes économiques de ne pas être au courant de la seule reprise qui les concerne vraiment... Ça se nomme un comble, non?

Bourbon a dit…

Isarien.. pas Isorien
Quant au mouvements collectifs, chez les journalistes c'est plutôt chacun pour soi... Et c'est très bien ainsi ! Le corporatisme ce n'est pas mon truc.

Anonyme a dit…

Pour le Guapo, je viens de demander des news à sa Guapa de sœurette et ne manquerai pas de vous tenir au courant de sa réponse... si elle répond ! Mais, comme dit le vieil adage, « pas de nouvelle… » et je suis certaine qu’en cas de gros souci, nous serions tous déjà au courant.

Pour Les Echos, juste une petite remarque de non-journaleuse, non-histoirienne, se demander si le soutien est opportun, ce ne serait pas un peu comme si de bons gros salariés du privé se demandaient si les cheminots ne nous font pas un peu chier avec leurs régimes spéciaux ?!
Et diviser pour mieux régner, ça ne vous dit pas quelque chose, les garçons ?
Sinon, question de béotienne, la solidarité n’est-elle pas davantage une question de partage de valeurs que de corporatisme ?
Très bon anniversaire quand même la goutte et ravie de te rencontrer bourbon ;o)

Princessk

Anonyme a dit…

Au fait... ne m'efface pas, s'il te plait, Thomas !
J'ai juste la tête pleine de paté pour chat et j'ai oublié mon mot de passe ;o)

PrincessK

Chronik a dit…

Meuh non, t'inquiète, tu as signé...

Anonyme a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
Bourbon a dit…

Question partage de valeurs, je ne partage que les miennes...
Si le cynisme est roi ça me va parfaitement. Je ne veux pas faire le bonheur des autres contre leur gré, et je ne veux surtout pas que l'on s'occupe du mien.
Et si je patauge, j'aime mieux patauger seul.
L'expérience m'a appris à ne pas compter sur grand monde. Surtout là où je bosse. N'est-ce pas Thomas ?
C'est fini pour la philosophie de comptoir. Qui va poster le prochain texte ?

Chronik a dit…

Moi. Tu l'as dit, bouffi... Enfin, champion. Désolé...