dimanche 25 mai 2008

mercredi 21 mai 2008

Vieille école, vieilles méthodes (Guyane)

Depuis un mois les manifestations se succèdent dans le département. Enseignants, lycéens, collégiens et parents d'élèves forment les cortèges. Les plus obstinés viennent de l'Ouest. Saint-Laurent du Maroni, Mana (Nord-Ouest, à quelques dizaines de kilomètres de l'embouchure du Maroni), Apatou (la première "grande" commune en aval du Maroni) se regroupent afin de défiler dans les rues de la sous-préfecture. En cause, bien évidemment, la réforme annoncée de l'Education nationale. Suppression de postes, dégraissement. Une mesure qui peut sans doute être appliquée sans conséquences immédiates dans l'Hexagone. En Guyane, en revanche, le projet gouvernemental confine à l'ubuesque. A l'Assemblée nationale, la semaine dernière, la députée de la deuxième circonscription de Guyane, Chantal Berthelot, interpelle Xavier Darcos. Une collaboratrice du ministre récite au micro une belle et longue réponse condescendante, expliquant que le gouvernement à toujours répondu, depuis les émeutes étudiantes qui avaient agité Cayenne en 1996 (seule la venue de Bayrou et l'annonce de la création d'un rectorat - en 1996 ! - avaient mis fin au conflit), aux besoins de l'éducation en Guyane. Etonnant. Surtout quand on connaît le pourcentage invraisemblable d'enseignants contractuels (près de 25%, si je ne me trompe), et les conditions dans lesquelles travaille ce beau monde. Un contractuel, rappelons qu'il s'agit d'une personne qui N'A PAS DE DIPLÔME pour enseigner. Il existe donc d'excellentes pioches, et des brêles de haut vol. La loterie éducative. Et les établissements travaillent sans filet. Un prof malade, absent, tire-au-flanc, et c'est le vide intégral. Parce que trouver un remplaçant relève de l'impossible. Résultat, au lycée Bertène Juminer de Saint-Laurent, pour exemple, certains élèves de 1ère n'ont pas eu de cours de français pendant plus de quatre mois. Dans quelques semaines, ils devront quand même passer leur épreuve du bac. Sans bagage. Avec la réforme, ce sont des options qui sautent, purement et simplement. La filière théâtrale disparaît, certaines classes n'auront plus de cours de sport, etc. Et des heures supplémentaires en pagaille à assurer pour les enseignants. Alors, certes, quand la semaine se résume à 18 heures de cours, préparer quelques sessions de plus ne paraît pas insurmontable. A moins d'être une crasseuse faignasse. Mais le problème ne se pose pas exactement en ces termes.
Hier, les professeurs venus de toute la Guyane afin de manifester devant le rectorat de Cayenne ont eu droit à une visite relativement musclée des forces de l'ordre. Et quand l'Etat fait charger - et gazer - les dépositaires de l'instruction par ses forces armées, il convient de s'interroger sur son évolution et son fonctionnement politique.

http://www.dailymotion.com/video/x5hxxg_le-dialogue-vu-par-le-rectorat20-ma_news

Et que dire du nouveau recteur (nommé une poignée de semaines après les élections municipales) qui, cloîtré dans son bureau, refuse catégoriquement de s'entretenir avec les enseignants ? Rien, ou presque. Le symbole s'avère suffisamment parlant. Aujourd'hui, demain, les manifestations se poursuivent.

mardi 13 mai 2008

Question d'humanité, sans doute (Guyane)




La première est une espèce marine des plus remarquables. Seule survivante d'une caste dont tous les représentants ont disparu depuis l'ère tertiaire. Excellente plongeuse, elle peut descendre jusqu'à 1300 mètres, ce pendant près de 80 minutes. Elle promène son double mètre et sa demi-tonne dans la plupart des océans du globe, sa carapace faite de petits osselets sur le dos, avec pour seul objectif d'obéir à ses cycles de reproduction. Elle débarque ainsi tous les ans sur les côtes de Guyane, notamment. Et l'on se presse sur les plages de Montjoly ou d'Awala-Yalimapo pour observer ce phénomène sans âge. Mais toutes n'atteignent pas les rivages, en proie au braconnage, aux filets de pêche, à la pollution ou à l'urbanisation des littoraux. Par conséquent certaines, comme celle qu'il est possible d'observer ci-dessus, échouent parfois sans vie sur le sable. Ce qui ne manque pas de déclencher une vague d'indignation parmi les innombrables associations qui luttent pour la survie de cette espèce en voie de disparition, et qui fait l'objet de programmes internationaux de protection et de conservation.

La seconde espèce nous est nettement moins inconnue. Rien de plus normal, il s'agit de la nôtre. L'Homo sapiens. Malheureusement sous une forme quelque peu dégénérescente, car parasitée ou plutôt infectée par des substances qu'elle a elle-même créées. La catégorie représentée ci-dessus peut être observée dans les rues de la plupart des cités de la planète. Dans toutes, en vérité. La Guyane n'est évidemment pas une exception. Sa localisation sud-américaine, ses frontières spongieuses font de ce département français un espace de circulation idéal pour les trafiquants en tout genre. Et la drogue la moins coûteuse, et donc la plus prisée par les exclus, a pour nom le crack. Inutile de s'étendre sur les ravages engendrés par le petit cristal. En revanche, il est étrange de constater avec quelle indifférence l'on observe la déchéance progressive de ses propres congénères. En s'indignant deux fois l'an, sans apporter de solution. Ou si peu.

Etrange comparaison, en réalité. Si ce n'est par sa simplicité. Le terme simpliste, ou simplificateur, survient sans doute déjà en parcourant ces lignes. Pourtant, c'est un fait, à la lecture du nombre d'organismes en charge de sauver ici la première espèce (à tout le moins de s'en soucier), et de leur équivalent afin de porter secours à la seconde, je ne puis que m'interroger davantage.
Et lorsque, comme sur les photos présentées ici, deux corps gisent en public, je vous laisse deviner lequel suscite le plus de réactions compatissantes. Peut-être une simple question humanitaire ? En fait, les autorités étatiques locales trouvent une solution aux moments opportuns. Comme, pour exemple, lors de la récente venue du p-résident des f-rançais. Ce jour, dans les rues de Cayenne, plus un seul SDF, plus l'ombre d'un cracké à la recherche de trois euros pour l'achat d'un caillou spatial. Non. Une rafle d'un nouveau genre les avait notamment envoyés dans les locaux de l'antenne psychiatrique de l'hôpital. Rassurez-vous, dès le lendemain matin, ils étaient de retour dans les rues. Retour à la normale, en somme. Et puis, reconnaissons que la révolte ne gronde pas vraiment... Juste un petit tour sur la Terre.

vendredi 9 mai 2008

Petits éclaircissements (Le Caire)


Finalement, je suis assez satisfait que La Goutte m'ait quasiment imposé un état des lieux sur le Liban il y a 2 mois. En effet vu les évènements de ces trois derniers jours et la manière dont la "grande presse" nationale rapporte les faits, j'espère que de relire mon article d'alors vous permettra d'y voir plus clair entre les bons et les méchants, si on se place dans une vision manichéenne comme Le Monde ou Libé.

A entendre France Info, le Hezbollah s'oppose à des forces gouvernementales. Pour celui qui n'y connait rien, on croirait que les militants chiites se battent contre la police ou l'armée. Bah non ! Par "forces gouvernementales", il faut entendre "milices formées de militants des partis qui forment le gouvernement". Ouais, mais c'est plus long.

A en croire les journaux français, le facteur principal de la crise serait l'armement dont dispose le Hezbollah (TOUS LES PARTIS POLITIQUES AU LIBAN ONT UNE MILICE !) et les liens étroits que ce parti entretient (à l'indicatif parce que c'est un fait) avec deux des trois pires ennemis des Etats-Unis : la Syrie et l'Iran. Si les syriens et les iraniens ne sont pas blanc-blanc dans ce qu'il se passe au Liban depuis des années, quid des sus-nommés Etats-Unis et d'Israël, et dans une moindre mesure de l'Europe ?

Non je ne prends pas fait et cause pour le Hezbollah. Le but de cet article est bien plus pour m'indigner de la manière dont les média français donne une information de manière sélective afin de stigmatiser les méchants chiites (apparemment source de tous les maux au Moyen-Orient) face aux gentils sunnites et aux victimes chrétiennes.

Pas un article n'a mentionné la conférence de presse de Michel Aoun hier soir à la télévision libanaise qui a apporté son soutien à ses partenaires de l'opposition. Pourquoi ? Il est chrétien, francophone et ceci décrédibiliserait la thèse selon laquelle les troubles de ces derniers jours visent à instaurer une république islamique au Liban sur le modèle iranien.

Aucun article ne mentionne la relation extrêmement privilégiée qu'entretient Jacques Chirac avec la famille Hariri. Pourtant, son beau 250m2 parisien est un prêt de ce crétin de Saad. Ceci permettrait d'expliquer le soutien sans faille de la France au gouvernement libanais actuel.

Qui rappelle que Geagea (désolé pour la précédente orthographe...) est le meurtrier de Sabrah et Chatilah et que Walid Jounblat est une crapule ?

Et quel miracle ! Quel transmutation ! Du Actarus, du Bioman, que dis-je, du X-Or dans le texte : les miliciens chiites opposés aux membres du Parti du Futur (de Hariri) qui mercredi étaient des membres de Amal, se sont progressivement transformés en militants du Hezbollah !

Pour y voir plus clair après mon indignation et comprendre qu'il s'agit bien d'un problème politique et non religieux, allez faire un petit tour ici et .


Et si vous voulez vous marrer un bon coup, parce que rien ne vaut une bonne tranche de rigolade, allez sur le site des résolutions de l'ONU. A mourir de rire comment la plupart d'entre elles sont respectées.

A bientôt.

jeudi 8 mai 2008

Bien entendu ça fait penser à ça... (Paris)

Orange Mécanique (Bande Annonce V.O)

... et ça crée la polémique (Paris)

JUSTICE - STRESS By Romain Gavras (Kourtrajmé) CLIP

Question 1 : Que penser de ce clip? Plus de 600 000 visualisations en quelques jours...

Question 2: Appel aux cinéphiles. Saurez-vous retrouver les références cinématographiques dont le clip est truffé?